L’article aborde le thème de l’insertion des Sénégalais au marché du travail montréalais sur la base de deux observations qui constituent les hypothèses de base de cette analyse : (1) Dans les sociétés d’accueil telle que la Québécoise, les liens sociaux établis entre les travailleurs étrangers permettent d’exprimer leur appui les uns à l’égard des autres lors de la recherche d’emploi; (2) Les structures du marché du travail conditionnent la mobilité de carrière des immigrants dans la mesure où leur insertion à ces marchés dépend beaucoup plus de cette structuration que des capacités professionnelles de ces travailleurs étrangers. Tout semble préétabli pour drainer la main-d’œuvre d’origine étrangère vers des emplois spécifiques situés le plus souvent dans le marché secondaire. Un des résultats les plus percutants de cette recherche révèle que, malgré le rôle important joué par les réseaux sociaux dans les structures de marché du travail montréalais et entre les membres du collectif sénégalais pour avoir accès à certains emplois, globalement ces réseaux n’ont pas encore pu se constituer en moyens privilégiés d’insertion des personnes sénégalaises au marché du travail montréalais tel que cela se passe au sein d’autres minorités ethniques (les Asiatiques, par exemple). C’est ici que la théorie des réseaux sociaux aide à comprendre l’immigration sénégalaise à Montréal dans la mesure où elle met en exergue l’utilité du recours à ces réseaux au sein du collectif sénégalais et les limites de leur fonctionnement en tant que système global d’intégration au marché du travail dans cette étude de cas.
Working paper
International Migration Institute
11/2008
11
39
Senegal, immigrants, labour market