Migration de retraités européens au Maroc: Tendances, pratiques et impact
Ibrahima Guisse, Claudio Bolzman
Cet article s'inscrit dans une étude en cours portant sur ce que nous appelons migrations tardives ou migration de qualité de vie des séniors européens au Maroc. Un renversement de paradigme serait donc au coeur cette recherche en ce sens qu’elle se situerait dans ce que l’on pourrait appeler l’axe Nord-Sud. L’étude part du postulat de l'existence de pratiques et stratégies résidentielles des retraités européens en direction de certains pays africains qui paraissent être de nouveaux lieux de destination pour eux. Le Maroc et le Sénégal se présentent comme étant deux pays où on observe des pratiques de mobilité de « qualité de vie ». Dans une perspective transnationale, les questions liées aux stratégies de citoyenneté et à la sécurité humaine, c'est-à-dire les processus sociétaux de vulnérabilités susceptibles de porter atteinte tant à l’intégrité physique et psychique des personnes qu’à leur vécu économique, social et culturel, constitueront une de ces dimensions de cette étude. On cherchera à voir dans quelles mesures une reconfiguration probable des rapports entre pays du Nord et du Sud peut-elle résulter de ce renversement de modèle migratoire. On s'intéressera à l'impact de ces tendances migratoires en termes de développement économique des localités hôtes. Le terrain de recherche est constitué par les régions où réside un nombre important de séniors européens (Agadir et Taroudant au Maroc et Sally Portudal au Sénégal). Une méthodologie mixte de recherche qui combine du qualitatif et du quantitatif est privilégiée. Dans le cadre de cette présentation circonscrite à la dynamique migratoire marocaine, il s’agira principalement de partager et de discuter des questions à la fois théorique et pratique que soulève cette étude. L’article qui suit résume la cadre général théorique de la recherche, esquisse quelques hypothèses de travail et aspects méthodologiques de l’étude envisagée.