Abstracts and papers
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A
ABESSOLO NGUEMA, Jean-Roger
La configuration de l’asile, unité d’analyse et d’observation des exilés rwandais au Cameroun, est aussi bien un espace relationnel qu’une logique du contrôle ou de l’exclusion. La catégorisation sociologique d’exilé, dont la genèse et les usages sociaux constituent un autre objet d’étude, permet de saisir les positions et les dispositions des populations migrantes sans dépendre ni du droit, ni de l’économie. Les catégories de sexe ou d’âge sont plus utiles pour l’action politique que pour l’analyse objective de la trajectoire passée des Rwandais établis au Cameroun. Dans la science politique camerounaise, le facteur ethnique, Hutu/Tutsi selon une catégorisation dont on ne peut désormais se passer dans le cas des exilés rwandais, est une reconversion des postulats politiques en arguments intellectuels. Cette stratégie de recherche devient une technologie de stabilisation de l’équilibre de tensions ethniques, soit 99 % de Hutus et 1 % de Tutsi au sein de la communauté migrante. Les relations collusives entre l’espace politique, judiciaire et universitaire sur la question de l’exil des Rwandais montrent une intention et une volonté politiques de contrôler et/ou de coordonner les deux flux d’asile de 1994 et de 1996-1997 au Cameroun. La stratégie de réinstallation de 767 Rwandais aux Etats-Unis et au Canada, en 1999, est une connexion entre la migration régionale et la migration internationale. Cette logique transactionnelle entre les agents aux intérêts divers entraîne corrélativement une mutation de la migration politique en migration de peuplement ou de travail. Questionner la dynamique d’asile des Rwandais c’est donc mesurer le degré de contradiction entre le fait migratoire et le droit d’asile au Cameroun.
"Checking Out": Migration, Popular Culture and the articulation and formation of class identity
ADESINA, Oluwakemi
An enquiry into the causes of migrations out of Nigeria should begin by rejecting the assumption that every migrant was escaping from poverty, squalor, deprivation and want. Another widely held assumption that should be discountenanced is that the focus of such migrations out of the country is Europe, North America, and other advanced countries of the world. Such popular assumptions have neglected an important aspect of migration out of Nigeria – the social parameters that determine emigration. This work concentrates on a little-studied aspect of what engendered migration out of Nigeria. This is the gap between social need and social reality and the tension engendered between the middle-class ideology of consumption and the reality of social upward mobility. There developed a new level of interest and a lively counterculture on the heels of social needs, social acceptance and upward social mobility. This became the phenomenon of ‘Checking out’. This was euphemism for leaving the country not as a result of indigence but as a matter of or in search of prestige and, or, comfort. As a result of this, a whole new generation of youths from 1989 or thereabout, out of personal and social considerations became ‘embassy crawlers’’ and “visa hunters”- these in themselves became forms of social status. Since then it is roughly estimated that two of every five University undergraduates and College students became interested not in seeking gainful employment after graduation, but in leaving Nigeria. Similarly, gainfully employed young men and women preferred to leave their jobs in search of glamour and excitement abroad. Salaries and wages became visa application fees rather than money deployed in search of material comfort.
B
Les étudiants subsahariens au Maroc : des migrants parmi d’autres?
BERRIANE, Johara
Cette communication a pour but d’étudier la mobilité des étudiants subsahariens au Maroc sur la base de concepts théoriques relatifs aux migrations et permettant de saisir les mécanismes et les processus migratoires actuels, qui s’appuieraient sur des réseaux et des communautés transnationales. Le but est de voir dans quelle mesure on peut analyser des circulations rarement prises en considération telle que les mobilités d’étudiants. L’étude présentée ci-dessous a été menée en 2006 à Rabat dans le milieu étudiant subsaharien. A travers une enquête quantitative et l’analyse de récits de vie, on a pu démontrer que la mobilité des étudiants subsahariens au Maroc revêt des caractéristiques semblables aux migrations internationales. Les étudiants évoluent dans des milieux favorables à l’émigration. Des liens avec des communautés de migrants peuvent jouer un rôle important dans la prise de décision et la poursuite de leur projet de vie. Le séjour au Maroc est idéalement conçu comme une étape dans un projet migratoire qui est sensé se poursuivre par une seconde migration d’étude ou de travail. Le séjour au Maroc est d’autant plus vécu comme une confrontation à la fois avec une société d’accueil culturellement autre et des subsahariens d’horizons différents. A travers cette double rencontre se construisent des identités de « citoyens du monde » tout en étant ancrées dans la communauté africaine d’origine.
BOUBAKRI, Hassen
Ce papier porte sur la compréhension de la multiplication des fonctions migratoires de la région d’Afrique du nord (zone de départs, de transit et d’immigration) et des formes de transition migratoire que connaît cette zone dans ses relations avec les ensembles régionaux voisins (Sahara, Pays d’Afrique subsaharienne, et pays européens de la rive nord de la Méditerranée). Il vise également l’analyse du contenu des migrations qui touchent les pays d’Afrique du Nord : origines, itinéraires et destinations. Ces flux mettent en relation aussi bien les pays de la région entre eux, que d’autres zones d’émissions ou de destination des flux, en Afrique, au Moyen Orient, en Europe et en Amérique du Nord. Les migrations irrégulières et de transit qui se sont développées dans cette région durant les dix dernières années ont profondément bouleversé les anciens systèmes migratoires dans la région. Les pays européens ont réussi à engager les pays nord africains dans des politiques de contrôle des flux et de lutte contre les migrations irrégulières dont les finalités correspondent aux objectifs des politiques migratoires européennes. L’Afrique du Nord est désormais « une zone de sécurité migratoire » entre l’Afrique et l’Europe.
BOYER, Florence
C
CHAABITA, Rachid
CLOTTEY, John and AGYEI, Ezekiel
Migration is commonplace in the world today. Within the milieu of growing and intensive economic, political and socio-cultural interdependence among state and non-state actors, mass intra and inter border and continental movements of people have been on the ascendancy. Global estimates indicate that 3 percent of the world’s population are migrants (United Nations, 2006). The West African sub-region is no exception to this growing phenomenon. Of the 191 million migrants scattered across the globe nearly 7 million people hail from the West Africa sub-region (ibid ). Most countries in the world experience immigration and emigration in varying proportions such that each country is classified based on the proportion of migrants who enter or leave a state. Some countries are also classified as transit states as they receive many migrants who eventually relocate to other states. Since the 1980s, the issue of international migration has gained prominence with regards to relations between states and international organizations ranging from regional blocs like the European Union (EU), Southern Africa Development Community (SADC), Economic Community of West African States (ECOWAS) etc. to United Nations (UN) and its specialized agencies for many reasons including the plight of refugees (forced migration) and the impact of labour migration (brain drain/ gain) on the economies of developing countries.
This paper traces the historical antecedents of the Economic Community of West African States’ (ECOWAS) protocol on free movement of persons, its rationale and discusses issues surrounding its implementation among the member countries. Section one looks at the historical background of West African migration, types and factors influencing population movements as well as direction of migrations flows. The next section examines the protocol and discusses the issues of convergence and divergence among the member states and identifies factors affecting effective implementation. The final section looks at factors required for effective free movement of persons, goods and services to facilitate the materialisation of economic integration.
The Southern African Migration Project
CRUSH, Jonathan
D
DIAGNE, Alioune, BEAUCHEMIN, Cris and LESSAULT, David
L’interaction entre migrations internationales et développement occupe depuis quelques temps une place de premier choix dans l’agenda des institutions internationales et des gouvernements nationaux, du Nord comme du Sud. Ce contexte politique a encouragé la communauté scientifique à produire divers états de la question sur les différents aspects des relations migrations-développement (fuite des cerveaux, transferts financiers, fonctionnement des réseaux transnationaux, etc.). Trois faits majeurs, imbriqués, ressortent de ces analyses : l’analyse des relations entre migrations internationales et développement est lourdement handicapée par le manque de données ; le bilan des coûts et bénéfices de la migration internationale, du point de vue des pays du Sud, demeure très controversé ; les migrations doivent, de plus en plus, être analysées en termes de circulation.
Partant de ce triple constat, l’objectif de ce projet est de produire des données quantitatives permettant de saisir les pratiques circulatoires et transnationales des migrants africains pour, en définitive, tenter d’apporter un nouvel éclairage à l’étude des interactions entre migrations et développement. Le champs du projet est limité aux migrations des Sénégalais, pour lesquels nous collections des données quantitatives à la fois dans le pays de départ et dans plusieurs pays de destination (France, Espagne Italie). Le choix du Sénégal se justifie par le fait que ce pays est l’un de ceux où la prévalence de la migration internationale est la plus forte en Afrique sub-saharienne. Les pays européens entrant dans le projet constituent, de leur côté, les principales destinations des Sénégalais en dehors du continent africain.
Ce projet est le produit de nombreuses collaborations. Il associe des chercheurs français et sénégalais. C’est un atout évident pour l’étude des migrations internationales (qui impliquent au moins un pays de départ et un pays de destination). Cette équipe est également pluridisciplinaire, composée de géographes, de démographes et de sociologues tous intéressés par les questions de population et, plus particulièrement, par l’étude des migrations internationales. Un trait original de l’équipe est d’associer recherche et action : la plupart des membres de l’équipe sont des chercheurs, mais plusieurs d’entre eux ont une expérience des projets de développement ou un rapport étroit avec les décideurs politiques et les organismes impliqués dans la gestion des migrations internationale. Cette caractéristique répond à nos objectifs ultérieurs de dissémination des résultats du projet auprès du grand public et des décideurs politiques.
Cette communication vise à présenter les choix méthodologiques qui ont été opérés pour atteindre les objectifs scientifiques préalablement fixés dans le cadre de ce projet. En premier lieu, notre propos expose donc les objectifs du projet. Les parties suivantes montrent quelles solutions ont été adoptées pour répondre aux objectifs, d’abord du point de vue de l’échantillon (2ème partie), puis du point de vue du questionnaire (3ème partie). La conclusion présente les prolongements envisagés du projet (élargissement des terrains de recherche, construction d’un dialogue politique sur les migrations africaines).
F
La dynamique migratoire ouest africaine entre ruptures et continuités
FALL, Papa Demba
Si la migration ouest africaine reste fondamentalement commandée par les besoins de survie, elle a de plus en plus de mal à se réaliser sur le continent en raison notamment de la dégradation des écosystèmes, des crises sociopolitiques récurrentes et des conditions économiques de plus en plus difficiles. Il en résulte que la grande demande de mobilité observée dans toute la sous région contraste avec les multiples obstacles à la libre circulation des hommes et/ou le rejet de l’autre. Ces pratiques ont considérablement modifié le schéma migratoire ouest africain classique ainsi que les stratégies des candidats à l’expatriation qui sont réduits à inventer, par eux-mêmes, les recettes permettant de réaliser leur dessein migratoire. Parmi les solutions adoptées, l’ouverture et/ou la confirmation de destinations situées hors du continent constitue une nouvelle donne. Mais, face à la généralisation du protectionnisme migratoire tant à l’échelle continentale que mondiale la réponse ouest africaine aux questions posées par la mobilité ne peuvent nullement être envisagées à l’échelle d’un pays mais doivent être analysées à l’aune de la supranationalité que les institutions d’intégration sous régionale ont bien du mal à asseoir. Au total, la maîtrise de la circulation migratoire ouest africaine, en l’occurrence la gestion de sa fluidité, dépend, dans une large mesure, de la capacité de tous les protagonistes à en accepter l’utilité et le bien fondé.
Profile of Fishermen Migration in Nigeria and Implications for a Sustainable Livelihood
FREGENE, Bernadette Tosan
Limited documentation exists on migrant fishermen, who are indigenous people and mostly Ghanaians fishing in the marine and inland water bodies. This study therefore aims to identify the causes, courses of fishermen migration as well as the demographic characteristics of migrant fishing households in the Nigerian South West coastal fishing communities using the neoclassical economic and network theories. Results reveal that they operate extended family system similar to what operates in their places of origin. The main cause of fishermen migrating from other West African countries to Nigeria is due to seasonal migration of commercial fish species and some of the migrants have permanently settled in the fishing communities. Logit model analysis shows that migrant fishermen are likely to be located in the west coast of Lagos State (p<0.01). Migrant fishermen have fishing as a primary source of income (p<0.05), are members of fishermen cooperatives (p<0.05) and are likely to be literate (p<0.10), but do not use family labour (p<0.05). Due to migration they are confronted with challenges such as declining fish stocks, attitude to management of common property resource, living communities which lack basic infrastructures and the prevalence of HIV/AIDS.
H
Exploring Migrant Cosmopolitanisms:Migrants, Belonging and Cultural Difference in Johannesburg
HAUPT, Iriann
This paper aims at opening a discussion about the possibility of using a re-conceptualised cosmopolitan paradigm for understanding new forms of belonging, as well as the various types and natures of intercultural relations and practices amongst the diverse populations in Johannesburg and other major African cities. After briefly reviewing the notion of cosmopolitanism as well as giving a cursory overview on different forms of belonging in Africa and African cities, the paper will outline the concepts of ‘practical cosmopolitanism’ and of moral, inclusive ‘cosmopolitan consciousness’. Finally, it will pose a set of future research questions, and emphasise the need for empirical research in order to apply the cosmopolitan paradigm in a more critical and productive way - in the academic and possibly even social realm - than is currently possible.
K
Evolving patterns of Migration to Southern Sudan
KALYANGO, Ronald
The paper is based on an exploratory study set out to examine the current movement of people to Southern Sudan from Uganda and the extent to which such movements are a result of historical, political, economic and social inter-linkages between the people of Uganda and southern Sudan. In particular, the study explored movements of Ugandans to southern Sudan after the signing of the Comprehensive Peace Agreement in January 2005. The study was based on three research questions that is, what historical, political, economic or social factors bind the people of Southern Sudan and Uganda; to what extent do these inter-linkages offer an explanation for the current movement of people? What factors facilitate the movement of people between the two countries? A desk review of available literature and field visits were carried out as part of the data collection process. Field research, using a qualitative approaches, was carried out in Southern Sudan in the towns of Yei and Kajo Keji; in Uganda, Koboko, Moyo and Adjumani. Data analysis was based on emerging themes using ATLAS software. The findings of the study revealed that South Sudan as a country emerging out of conflict has attracted a wide array of migrants. This has been facilitated in part by prior linkages between south Sudan and Uganda. However, it is difficult to measure the extent to which prior linkages contribute to population movements.
KONAN, Sylvere, KOUAKOU, Auguste K. and NAMA, Eliel K.
Cette étude propose une détermination des facteurs influençant la probabilité d’intégration des réfugiés à la société ivoirienne. Nous identifions les variables telles que l’obtention d’un emploi, la maîtrise de la langue française, la volonté de retourner au Libéria, l’hôte qui a accueilli les réfugiés à leur arrivée en Côte d’Ivoire, le niveau d’instruction de ces derniers, l’obtention d’un financement pour la réalisation d’une activité génératrice de revenu, l’assistance des structures telles le HCR, le genre du réfugié ainsi que le nombre d’enfants scolarisés comme des caractéristiques déterminantes pour l’intégration. Cette détermination montre que si certains facteurs tels l’Hôte ivoirien, pilier de la politique de prise en charge et d’assistance des réfugiés libériens en Côte d’Ivoire, ne sont pas significatifs du point de vue du critère professionnel, ils demeurent en revanche principaux dans l’intégration vue à partir du critère linguistique, culturel et social. La politique d’accueil et de prise en charge ivoirienne a permis en moyenne une intégration professionnelle de 69% des réfugiés contre 63% pour le critère socio-linguistique. Une meilleure appréhension de l’intégration des réfugiés nécessite donc le couplage de plusieurs critères entre autre l’activité professionnelle et le niveau d’expression en langue française.
KWEKA, Opportuna
For the past four decades refugee movements have dominated the international migration arena in Africa. However, theorizing migration has mainly concentrated on international labor migration. The new transnational migration theory for example, assumes porous borders and assumes that all migrants are capable of accessing resources in the places to which they migrate. I argue, on the contrary, that in the era of structural adjustment programs in Africa, migrants such as refugees are associated with immobility instead of transnational movements. As a result of restriction on their mobility, these migrants have adopted different forms of survival strategies such as repatriation, returnees, and recyclers. Through a historical account and a case study of Burundian refugees in camps in western Tanzania, I provide narratives of the refugees both on the causes of their movements, and also on the changes and challenges in their participation in different forms of survival strategies. I argue that the dynamics in the causes of movements of the refugees in camps and the new patterns of movement challenge our understanding of the category “refugee” in Africa and call for new ways of theorizing and studying about as well as caring for the refugees. The paper provides both theoretical and methodological contributions to studies on refugees in Africa.
L
Reverse Xenophobia: Immigrants Attitudes to Citizens in Botswana
LESETEDI, Gwen and MODIE-MOROKA, Tirelo
The concept of Xenophobia is typically used to describe fear or dislike of foreigners or in general, people different from one's self. Xenophobia is generally, the dislike or intolerance of foreigners. This fear or dislike may be attributed to competition for scarce resources, employment, housing, services, facilities and even simple physical space. This can result in violence, resentment, hostility and abuse both verbally and physically of the foreigners by the locals. The current politico-social and economic situation in some parts of Africa has resulted in large numbers of citizens leaving in search of greener pastures. This situation has particularly been worse for Zimbabwe, from which many people have migrated over the years to South Africa, Botswana and Namibia and the rest of the world. Due to proximity to Zimbabwe, SADC countries have become hosts to these fleeing immigrants. The immigrants in the initial stages are welcome but as the influx increases they are met with a lot of hostility. Past studies in Southern Africa generally have established that most locals tend to be usually intolerant of outsiders, at times accusing them of contributing to the escalating crime rate and spreading diseases. These feelings are spread over the local community and they cut across age education, gender and economic status. Immigrants both legal and illegal have been accused of taking the jobs of locals and contributing to the lowering of wages. These sentiments are not only expressed by the members of the public but also at senior government levels and at times are even reflected in official documents. Very few studies, however, have explored how the immigrants in turn perceive their hosts –the locals. This paper explores xenophobia from the view point of Zimbabweans and how they perceive the local communities. Based on a quantitative as well as a qualitative study conducted in Botswana, this paper examines the attitudes of the Zimbabweans towards Batswana. In depth interviews and focus-group discussions were conducted amongst immigrants and mainly among the Zimbabweans. The results of the reveals that most of the immigrants do display some form of reverse xenophobia.
LUTUTALA, Bernard Mumpasi
On connaît très peu de choses sur les migrations en Afrique centrale, contrairement, par exemple, à l’Afrique de l’Ouest. On pourrait même penser, vu la rareté d’études, et de politiques y afférentes, que la migration est un phénomène marginal dans cette région d’Afrique. Et pourtant, on sait que les guerres et autres troubles politiques qui s’y déroulent de temps en temps poussent les populations à se déplacer à l’intérieur de leurs pays par milliers voire par millions, ou à se réfugier dans des pays voisins ou lointains. En 1994, Wilkinson écrivait que « les Grands-Lacs [auront] été l’une des crises les plus graves et les plus complexes de notre époque » (Wilkinson, R. dans HCR, 1997), lorsqu’il vit une marée humaine de plus d’un million de .réfugiés rwandais prendre d’assaut la petite ville de Goma en République Démocratique du Congo (RDC), au lendemain de l’assassinat des Présidents rwandais Juvénal Habyarimana et burundais Cyprien Ntaryamina. Une autre « ville » de tentes, occupée exclusivement par ces migrants, s’érigea dans la périphérie de Goma. Par ailleurs, les migrants en provenance de l’Afrique centrale vivent des drames dans leurs nouveaux pays d’immigration. Certains d’entre eux en sont refoulés et rapatriés dans leurs pays d’origine dans des conditions les plus inhumaines qui soient. Au Congo, les migrants en provenance de la RDC sont considérés comme la peste : il vaut mieux tuer un Congolais (de la RDC) qu’un serpent, disent les populations de ce pays frère à la RDC. Mais pourquoi toutes ces questions, et bien d’autres, n’ont pas fait l’objet d’études plus fouillées ? C’est à cela que nous commençons à répondre dans ce papier. Nous évoquerons ensuite l’importance des migrations internes et leurs interrelations avec les migrations internationales. Puis nous examinons l’immigration dans les pays de l’Afrique centrale, en commençant par les échanges migratoires entre les pays de la région et tous les enjeux qui y sont liés, notamment le problème de refoulements des migrants, celui des réfugiés et le cas particulier et inquiétant de la région des Grands-Lacs ; et ensuite les immigrants en provenance des pays lointains. Nous étudions enfin l’émigration des populations de l’Afrique centrale : la prédominance de l’émigration vers les pays du Nord, la diversification et les changements dans les directions des mouvements, les cheminements migratoires héroïques, l’insertion dans les pays d’accueil, le problème de la fuite des cerveaux, et la contribution des migrants aux économies des pays de l’Afrique centrale. En guise de conclusion, nous faisons ressortir les aspects qui méritent des études plus fouillées sur les migrations en Afrique centrale.
N
NDIONE, Babacar
Implications of migration patterns associated with the mining and minerals industry in Ghana
NYAME, Frank and GRANT, J. Andrew
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RAIMUNDO, Ines
Since the earliest contacts with Europeans, Americans, Indians and Arabic Africans have been exposed to a permanent mobility. It can be said that they have never experienced sedentary living. Studies have demonstrated that in the past migration in Southern Africa is above all linked with trade and labour migration and the brutality of colonialism, which made peoples flee from the colonial system. If in the past mobility benefited the colonial states through slavery, a cheap labour force and deferred payments, it now seems that migration is still playing the some role through the loss of skills during or after professional training to the benefit of hosting countries. Among Southern African countries the Republic of South Africa has become a hosting country of both skilled and unskilled labour from all over the sub-Saharan countries, including Asia. In the meantime, South Africa is also a victim of emigration of home-trained skills. It is an intricate issue. To make things worse, the data of migrants is not only out of date but there is a lack of an accurate data base. So what can be done? The objective of this paper is to discuss the evolution of international migration in the Southern African region. This includes studies done by the Southern African Migration Project in Botswana, Lesotho, Malawi, Mozambique, Namibia, South Africa, Swaziland and Zimbabwe.
S
Kwacha ngwee: A snapshot at Zambia’s contemporary migration patterns
SIMATELE, Danny
Zambia is among the rapidly urbanisation countries in sub-Saharan Africa with almost 35 % of its 10.7 million people living in urban centres. Official statistics from the Central Statistic Office of Zambia has pegged the urbanisation rate at 40 %. This high rate has been attributed mainly to internal movements of people from different geographical settings in the country, with rural-urban movement being the main contributor. Unfortunately for Zambia, rapid urbanisation is taking place when the country is experiencing tremendous economic declines emanating from the oil crisis of the late 1970s, to the current deteriorations in all sub-sectors of the economy. This situation has been exacerbated by decays in the institutional framework, poor governance and the adoption of globally formulated economic policies which seem to be divorced from local realities. The effects of the local, national and global forces have thus combined and negatively affected productivity in both rural and urban areas. This has further subjected both rural and urban populations to various levels of poverty, vulnerability and deprivation. These developments have forced both rural and urban populations to engage in some form of movement with rural to rural and urban to urban flows increasingly becoming the dominant movement patterns in Zambia. In fact statistical evidence suggests the slowing down of the rural - urban migration pattern, despite the recent surge of interest in Zambia’s copper mining industry which has been re-vitalised and has attracted huge international investments. On the other hand, emigration from Zambia by regional or African standards is very low. Few Zambians live abroad and migration from Zambia seems to a characteristic of the tertiary educated. This paper therefore, attempts to highlight developments in Zambia’s population movements in the hope of re-focussing research from the traditional focus on rural to urban forms to one that includes other forms of migration such as rural to rural and cross-border movements. Both Rural to rural and cross-border movements are slowly increasing in importance, but their dynamics, especially in the Zambian context are little understood.
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An Overview of the State of International Migration in Horn and East Africa
TADELE, Faleke
This paper maps out the current state of international migration in East and Horn of Africa. It attempts to outline how migration is researched and the latest dynamic of migration is changing with respect to the feminization of migration, diversification of migration destinations, transformation of labor flows into commercial migration, and brain drain from the region. The paper further highlights that the traditional pattern of migration within and from the region— male-dominated, long-term, and long-distance — is increasingly becoming feminized. Anecdotal evidence reveals a striking increase in migration by women, who had traditionally remained at home while men moved around in search of paid work. A significant share of these women is made up of migrants who move independently to fulfill their own economic needs; they are not simply joining a husband or other family members. Attempts are also done to map out the migration flows and routes within and across the region by presenting examples of influx of migrants from various parts of the sub-Saharan region, including Ethiopia, Kenya, and Uganda to North Africa such as Libya, Egypt, Algeria and Morocco that reportedly served as transit routes for migrants to Europe. It give also attention to the migration of skilled East and Horn of Africans through brain circulation within the region. It disclosed that skilled professionals, pressured by instable political and economic conditions, have found other African countries specially the southern African countries such as Botswana, Namibia, and South Africa as convenient destinations for migration. The paper argues that most migration studies has so far focused on brain drain, remittance and trafficking mainly from international political economic view. The paper attempts to analytically review existing studies and reflect how the understanding of ‘wellbeing’ can offer a new perspective on how both the process and the outcome of migration experience may have different meanings for individual migrants, migrant families or even communities/ countries of migrants in different transactions. It further highlights that meanings and values are changing with migration experiences and, in turn, shape the identities and wellbeing of individual migrants.
TSHIBAMBE, Germain Ngoie
Des observations empiriques permettent de reconnaître le rôle de premier plan que joue la femme congolaise. Sur le champ économique, l’agency de la femme est de plus en plus remarquable. Des mamans ‘Benz’ s’imposent de plus en plus et contrôlent certains secteurs des affaires dans le pays. De même, dans la filière de migrations, celles-ci étant perçues comme un capital économique, l’absence de la femme change de signe : celle-ci devient de plus en plus présente sur l’échiquier du mouvement migratoire en partance de la RDC. Cette analyse part de rapports entre l’économie informelle prévalente en RDC et les migrations pour comprendre les changements qui s’opèrent au pays en raison de la place de plus en plus importante que la femme congolaise conquiert dans l’exploitation du créneau de migrations pour faire des affaires.
Même si la disposition des statistiques sur la composition féminine dans les migrations en partance de la RDC constitue un défi pour la recherche présente et à venir, nous avons conduit cette analyse en procédant à des récits de vie auprès d’un échantillon tiré de la ville de Lubumbashi. A partir de ces données biographiques, nous sommes à même de reconstruire l’itinéraire social de la femme migrante et les niches économiques dans lesquelles elle se spécialise lorsqu’elle se déplace de la RDC vers soit la Zambie, soit la Tanzanie. En ce qui concerne le statut des femmes migrantes, les femmes mariées migrantes se déplacent en traversant les frontières généralement avec leurs maris, les femmes célibataires –avec ou sans enfants au pays – sont plus nombreuses. De même, nous avons trouvé des alliances ethniques qui participent de la dynamique des réseaux de migrations dans les stratégies migratoires de la femme congolaise. Au pays, des conséquences se font sentir par rapport au genre, notamment en ce qui concerne le recentrage de la femme qui acquiert une autonomie relative, la stigmatisation sociale n’étant pas tellement forte si on considère le succès économique dont fait montre une femme.
Dans cette analyse, nous nous inspirons de concepts de la circulation migratoire, de mobilité comme ressource en rapport avec la configuration économique du pays de départ, prédominée par le secteur informel comme niche de vie et de survie pour beaucoup de familles, de réseaux de migration et de recentrage du rôle de la femme au pays.
V
Lost in Space: Residential Sampling and Johannesburg's Forced Migrants
VIGNESWARAN, Darshan
The study of displaced peoples regularly compels analysts to reconsider the relationship between people and space. After several decades of critical scholarship, most research on forced migration begins, at the very least, with an awareness of the difficulties involved in representing mobile populations through the myopic and deeply territorialized lens of the nation-state. However, the silences and dissonances encountered in our attempts to capture the nature of migrant lives and experiences often compel us to go further, to acknowledge the statist and sedentary character of our own ways of knowing. This paper takes us through an example of this brand of epistemological tension, narrating and reflecting on residential sampling problems in the African Cities Project (ACP): a survey of refugees in inner city Johannesburg, Maputo, Nairobi and Lubumbashi. Surveys of marginal and dispersed populations utilise various forms of spatial classification to generate representative samples. While the problems associated with tracing people ‘on the move’ are widely accepted, this survey began with the assumption that once displaced populations had settled, they could be a) adequately categorized according to residential sampling ‘frames’ (addresses and area codes) and; b) readily accessed in their homes. This paper explores the theoretical and practical limits of this premise. It shows how, under the combined strain of an unknown urban landscape, the unique blends of public/private space in African cities, and respondents’ feelings of insecurity in their new environment, a variety of tensions emerged between spatial boundaries and sampling techniques.